Le premier cas finalement identifié à Wuhan confirmerait l’origine animale du virus

© Darley Shen/Reuters Des vendeurs sur le marché aux animaux de Wuhan en 2013.
Différentes théories continuent de circuler quant à l’origine du coronavirus. Un article paru jeudi 18 novembre dans la revue Science fait pencher la balance vers une origine animale du virus en identifiant un nouveau patient zéro à Wuhan, la ville chinoise d’où est partie l’épidémie. 

Le premier cas de Covid-19 identifié dans la ville chinoise de Wuhan, et notamment présenté comme tel par un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), datait en réalité de quelques jours plus tard. 

C’est ce qu’estime le virologue Michael Worobey dans un article paru ce jeudi 18 novembre dans la revue Science. Au lieu d’être un homme ne s’étant jamais rendu au marché d’animaux de Wuhan, le statut de premier cas connu de Covid-19 revient donc à une vendeuse ayant travaillé dans ce marché. 

Une donnée qui, tout comme l’analyse des tout premiers cas de Covid-19 dans la ville, fait clairement pencher la balance vers une origine animale du virus. Suivez ici l’actualité du vendredi 19 novembre sur la pandémie de coronavirus 

Élucider le mystère de l’origine du virus 

Le débat fait rage depuis le début de la pandémie entre les experts, qui cherchent encore deux ans après à élucider le mystère de l’origine du virus, en l’absence de preuves définitives. 

Michael Worobey appartenait lui-même à la quinzaine d’experts ayant publié mi-mai une tribune dans la revue Science appelant à considérer sérieusement l’hypothèse d’une fuite d’un laboratoire de Wuhan. 

Il écrit aujourd’hui que ses recherches « livrent des preuves solides en faveur d’une origine de la pandémie via un animal vivant » de ce marché. 

Des premiers cas largement liés au marché 

L’une des critiques de cette théorie reposait sur l’argument suivant : puisque les autorités sanitaires ont alerté de cas d’une maladie suspecte liés au marché dès le 30 décembre 2019, un biais aurait été introduit, ayant conduit à l’identification de davantage de cas à cet endroit qu’ailleurs, l’attention étant portée sur lui. 

Pour contourner ce biais, Michael Worobey a analysé les cas rapportés par deux hôpitaux avant que l’alerte ne soit donnée. Or ces cas sont également largement liés au marché, et ceux qui ne le sont pas malgré tout géographiquement concentrés autour de lui. 

« Dans cette ville de 11 millions d’habitants, la moitié des premiers cas sont liés à un lieu de la taille d’un terrain de foot, a relevé Michael Worobey, interviewé par le New York Times. Cela devient très difficile d’expliquer cette tendance si l’épidémie n’a pas démarré dans ce marché. » 

Un premier malade le 11 décembre et non pas le 8 

Une autre critique s’appuyait sur le fait que le premier cas identifié n’ait pas de lien avec le marché. Mais alors que le rapport de l’OMS affirmait qu’il avait été malade à partir du 8 décembre, il ne l’a en réalité été que le 16 décembre, selon le chercheur. 

Une déduction faite à partir d’une interview vidéo retrouvée, d’un cas décrit dans un article scientifique et d’un dossier médical d’hôpital qui coïncident avec cet homme de 41 ans. 

Le premier cas connu devient ainsi celui d’une femme tombée malade le 11 décembre, vendeuse dans ce marché. 

Interrogé par le New York Times, Peter Daszak, qui faisait partie des experts envoyés par l’OMS à Wuhan en janvier 2021, a reconnu que « la date du 8 décembre était une erreur ».

Publié, le 20/11/2021 OuestFrance.fr
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