Journée mondiale Sida : l'épidémie dans l'ombre du Covid-19

Depuis deux ans, le virus le plus médiatisé est celui qui déclenche le Covid-19. Pourtant, il n’est pas le seul à peser sur la santé humaine à l’échelle mondiale. Le VIH reste la cause d’une épidémie d’ampleur depuis 4 décennies, malgré les progrès médicaux significatifs. Un rappel important à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida ce 1er décembre. 
 « Le virus circule toujours, les personnes atteintes ne sont pas guéries et doivent faire face à un traitement à vie et il n’y a toujours pas de vaccin. » Eh non, il ne s’agit pas du Covid-19. Car malgré l’omniprésence du SARS-CoV-2 dans les médias comme dans nos vies, il n’est pas le seul virus à être la cause d’une pandémie. Le virus du Sida reste depuis quatre décennies une épée de Damoclès pour l’humanité. 

Malgré les nombreuses avancées réalisées ces 10 dernières années, tant sur la diversification de la prévention que sur l’amélioration des traitements toujours plus efficaces et mieux tolérés, l’infection par le VIH constitue un choc pour la personne concernée.

Honte et stigmatisation persistent

Pourtant, les traitements désormais disponibles « permettent aux personnes vivant avec le VIH de vivre en bonne santé et d’avoir une vie sexuelle sans la crainte de la transmission grâce à l’effet « Treatment as Prevention » des antirétroviraux », rappelle l’éditorial de la dernière livraison du BEH dédiée à la journée mondiale de lutte contre le Sida. 

En clair, prendre des antirétroviraux permet de réduire la charge virale suffisamment pour la rendre indétectable, et donc empêcher la transmission du virus durant les relations sexuelles notamment. 

 Pour autant, cette avancée majeure n’empêche pas une réalité toute différente. C’est ce que montre l’étude sociologique de Mélanie Perez, réalisée à partir d’entretiens qualitatifs répétés au cours du temps. 

 « La découverte de la séropositivité constitue toujours une épreuve, malgré la mise en indétectabilité du VIH qui n’entraîne pas la disparition des expériences subjectives de honte et/ou de stigmatisation », note-t-elle.

L’impact du Covid-19

Et la nouvelle pandémie de SARS-CoV-2 n’a rien arrangé en la matière. Elle a « réactivé des peurs vécues autrefois avec le VIH : maladie arrivée de l’étranger, symptômes non spécifiques, mortalité élevée, un traitement qui se fait attendre, une communication anxiogène », souligne l’éditorial. 

Résultat, « un repli sur soi, une peur de l’exclusion et de la sérophobie ». Auxquels on peut ajouter « un sentiment d’injustice (…) chez les personnes vivant avec le VIH par rapport à la rapidité de la mise à disposition de vaccins contre la Covid-19 et pas contre le VIH ».

Publié le 01/12/2021   Le dauphiné liberé
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